LA LUTTE PROLETARIENNE
EST UN TOUT
Le capitalisme, comme nous l'avons dit de nombreuses fois, et nous le répéterons jusqu'à sa
mort, est un système anti-humain qui domine la totalité du globe par l'exploitation de la force de travail de l'individu- marchandise par delà les frontières dites nationales.
Toute élucubration sur la persistance de vestiges féodaux, esclavagistes tribaux et autres dans
certains secteurs du monde n'est que justification et valorisation de l'ordre qui règne en fait et de fait sur le monde, afin de faire avaler aux exploités le crédo des nécessaires et longues
étapes qui les conduiront à l'émancipation. C'est ainsi que sont justifiées les luttes dites de libération nationale et leurs génocides alors même que les puissances dominantes et les deux
impérialismes auxquelles elles sont soumises et qui se partagent le monde, Sino/Russie et Europe/Usa, tirent les ficelles de ces génocides quand elles ne les orchestrent pas directement. Toute la
vie sociale est aujourd'hui soumise au capital et dépendante de celui-ci. C'est donc une réponse communiste qui doit être donnée dès maintenant à la société de classe afin de l'abolir une fois
pour toute sans possibilité de retour en arrière. Soit dit en passant, nous laissons le terrain de la spéculation, pour mieux les combattre, aux "dialecticiens" de pacotille, "matérialistes" de
surcroît qui devraient attendre s'ils suivent leur propre "raisonnement" que la plus primitive des tribus primitives de l'Amazonie soit passée par toutes les étapes "scientifiquement reconnues
nécessaires" pour enfin pouvoir parler de la possibilité immédiate de la société sans classes.
Non seulement il y a dès aujourd'hui possibilité immédiate mais il y a
nécessité urgente du communisme, anéantissement définitif de toutes les structures sur lesquelles repose le monde
aliéné.
" Il n'est plus l'heure de développer le capitalisme nulle part mais celle de l'abattre
partout. L'arborescence mondiale de l'appareil impérialiste moderne force à elle seule le prolétariat à envisager son action à l'échelle planétaire sur le terrain de la
révolution sociale et non celui de la nation capitaliste..."
Un autre aspect non moins important du "raisonnement par étapes" est inculqué quotidiennement
aux millions de prolétaires qui vivent eux dans les régions reconnues maitresses de l'économie mondiale et qui donc ne doivent plus passer (n'est-ce pas chers révolutionnaires en soutane, apôtres
du matérialisme vulgaire) par le long chemin des croisés.
Cet autre aspect de l'adage réactionnaire est le mur de béton construit sans ambages pour
séparer le plus nettement possible lutte immédiate et lutte historique, lutte économique et lutte politique, etc... Tel organisme convient pour ceci, tel autre pour cela. Généralement le cela
doit céder le pas, s'il existe, au ceci, c'est-à-dire à la lutte dite immédiate. Pour le "cela'1 on verra plus tard ! C'est-à-dire jamais ; ce qui fait que le ceci lui-même est vidé de son
contenu puisqu'il n'est rien sans le cela.
Cette situation où domine la séparation au détriment du tout, la division au détriment de
l'unité est l'œuvre historique de la réaction et de la contre-révolution, œuvre essentielle des organisations qui se sont revendiquées de la classe ouvrière, de son émancipation alors même
qu'elles sont devenues depuis nécessaires à la survie du capitalisme. Le syndicalisme en est la preuve vivante, et ce qu'il ait une forte assise sociale ou qu'il soit pourchassé par des régimes
aux aspirations plus anachroniques, régimes, il est important de le souligner, imposés maintenus ou défendus par les tout puissants "pays avancés".
Dans les deux cas, le syndicalisme synthétise la soumission servile au capital en s'octroyant
non sans la complicité de ceux qu'il prétend combattre, la représentativité du monde du travail dans la lutte que celui-ci est contraint de mener chaque jour. C'est cette lutte quotidienne
revendicative qui est dévoyée, canalisée, annihilée. Marx disait que ce qu'il y avait de plus important dans les luttes revendicatives du prolétariat n'était pas tant le succès des revendications
que l'union grandissante du prolétariat en lutte. Précisons que c'était à l'époque ou le prolétariat commençait à se manifester en tant que classe indépendante et que par conséquent l'énonce
poids de la contre-révolution russe ne pesait pas sur le mouvement ouvrier. Malheureusement depuis l'époque de l'énoncé de cette phrase, à cause du règne de la séparation et par cette séparation,
entretenue surtout par la racaille syndicale, la lutte revendicative est devenue une non-lutte dans la majorité des cas, qui entrave l’union grandissante des travailleurs, qui empêche que cette union se matérialise toujours plus. Or la
matérialisation de cette union a toujours été et ne peut être que l'union de classe allant à l'encontre de toutes les séparations entretenues par le monde marchand et plus spécifiquement en ce qui nous concerne par le capitalisme.
ceci n'implique pas, loin de là qu'il faille attendre béatement l'arrivée du grand soir
émancipateur en se contentant de divulguer sa propagande pontificale et en se gardant bien de s'immiscer dans ce qui ne doit être que l'émanation directe de la vox populis elle-même dans sa
lutte. peu importe le contenu pourvu que ça se généralise !
Il est tout aussi stupide de négliger la pratique quotidienne parcequ'elle ne correspond pas
purement et simplement encore au refus immédiat du travail aliéné, du travail salarié. Il est si évident de l'abolir dans une usine en grève ! Par cette sainte pureté les érudits en matière de
radicalisme verbal s'empêtrent dans des méandres tortueux de la pensée métaphysique. Prêchant la désaliénation ils croient en la sainte révélation céleste de la délivrance universelle. Amen
!
La lutte quotidienne est toujours l'école de guerre du communisme. La tâche des
révolutionnaires est de combattre tout ce qui l'entrave, la parcellise, la passe à la moulinette et la réduit en bouillie, même si ce sont des idées et des pratiques du mouvement communiste
lui-même dans le passé. L'atavisme et le dogmatisme sont autant de barrières que le prolétariat balayera en se constituant en classe révolutionnaire. Balayons-les et contribuons à les balayer dès
maintenant. Les idées de la réaction, de la classe dominante sont pour l'instant force matérielle, celles des révolutionnaires quasi réduites à néant, sans concrétisation pratique et par là même trop
facilement reléguées à un hypothétique musée de l'utopie. Montrons précisément dans la lutte qu'elles aussi sont force matérielle d'autant plus puissantes qu'elles appartiennent à la seule classe
de l'histoire capable d'anéantir définitivement la société divisée en classe et les idées qu'y lui sont liées.
Pour cela il n'y a pas 36 solutions :
Montrons que nous ne sommes pas des partenaires sociaux spécialistes de la négociation et
respectueux de l'ordre existant.
Montrons que nous n'avons que faire de revendications décidées par
patronat-Etat-Syndicat.
Toutes attaques du capital à l’encontre du prolétariat international sont autant de coups
portés à la classe ouvrière !
Montrons par notre lutte que ce sont les bases même de notre exploitation que nous voulons
faire sauter, et que c'est sur cette base que nous sommes une force internationale révolutionnaire.
Dans cette perspective aucune de nos luttes ne sera une défaite car nous serons chaque fois
plus conscients de notre force et de la nécessité vitale de la solidarité. L'union grandissante dans les luttes sera alors effective. Et nos exploiteurs après chaque arrêt ou défaite momentanée
de notre classe, frémiront d'horreur à la seule pensée d'une nouvelle attaque plus dure et plus vaste. Tels les mineurs asturiens en 1934 en Espagne répondant dans les tribunaux que leurs armes étaient enterrées pour la prochaine fois, faisons
leur comprendre que si nous revendiquons c'est dans la perspective de ne plus avoir à revendiquer parceque nous les auront anéanti à jamais. C'est dans la lutte en dehors et contre les syndicats
que nous montrerons cela.